Ficool

The silencers

Ikbal_Ousseni
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Synopsis
À 17 ans, Léo, un adolescent français, quitte Paris pour suivre ses parents scientifiques aux États-Unis. Leur destination : Crescent Hill, une petite ville reculée entourée d’une forêt ancienne et oubliée. Léo laisse derrière lui ses repères, ses amis, et cette fille avec qui quelque chose commençait. En arrivant, il découvre une ville figée dans une routine étrange, avec des habitants au regard vide, des silences pesants… et une tension qu’il n’arrive pas à expliquer. Le lycée, loin d’être un refuge, lui révèle une hostilité latente envers les étrangers. Mais un détail le trouble davantage : certaines personnes changent d’attitude sans raison, comme si elles n’étaient plus vraiment elles-mêmes. Et chaque nuit, depuis sa maison isolée, des murmures semblent s’élever depuis la forêt. Peu à peu, Léo comprend que quelque chose rôde dans les bois, une présence ancienne, liée à un secret que ses parents n’ont jamais voulu lui révéler. Des êtres sans nom. Des Silencieux. Ils prennent la place des humains… mais seulement lorsque ceux-ci prononcent une parole particulière. Mais Léo cache en lui une anomalie. Un souvenir d’avant sa naissance. Un événement que ses parents ont provoqué en secret, au bord de cette même forêt. Et si Léo n’était pas né tout à fait humain ? Et si les créatures… avaient peur de lui ?
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Chapter 1 - The silencers

Chapitre 1 – Les Silencieux

Il n'y avait pas de musique dans la voiture.Pas de radio. Pas de mots.Juste le ronflement régulier du moteur et le clapotement discret de la pluie sur le pare-brise.Un silence pesant, presque respecté.

Léo fixait le paysage qui défilait au ralenti derrière la vitre.Tout lui paraissait flou. Pas à cause de la vitesse — non. Plutôt à cause du vide qu'il ressentait. Ce genre de flottement étrange entre deux endroits, entre deux vies.

Ses parents parlaient à voix basse à l'avant, en anglais parfois, en français souvent, sans vraiment se soucier de savoir s'il écoutait.Des termes techniques, des protocoles, des délais.Un projet confidentiel, un laboratoire privé, et une maison construite "sur mesure" dans une ville perdue au nord des États-Unis.

Crescent Hill.Il ne connaissait même pas son nom deux semaines plus tôt.

Tout était allé vite.

Le lycée.Le départ.Les adieux.

Pas de vraie cérémonie, pas de grandes larmes. Juste des sourires maladroits, des poignées de main, quelques messages non lus. Et Camille, qui lui avait dit "on reste en contact", mais qui n'avait pas répondu à son dernier texto.Elle avait peut-être eu raison.

Ils n'étaient même pas vraiment ensemble. C'était… flou.Mais il y avait eu un truc.Une façon qu'elle avait de le regarder quand il s'isolait dans la cour, le casque sur les oreilles.Une façon qu'elle avait de s'asseoir à côté de lui en cours, sans rien dire.

Peut-être qu'elle, elle avait compris avant lui qu'il allait disparaître.Et qu'il valait mieux ne pas s'attacher.

Léo sortit son téléphone.Aucun signal.

La route devenait de plus en plus étroite. De part et d'autre, des arbres s'élevaient, noirs, denses, comme s'ils se refermaient sur la voiture.Une forêt immense, sans fin, noyée dans un brouillard épais.

— C'est la Route 9, dit son père. On la prendra tous les jours pour aller en ville.— Enfin… sauf toi, ajouta sa mère. Toi, tu auras le bus scolaire.

Léo haussa les épaules sans répondre.

Le panneau apparut :"Bienvenue à Crescent Hill – Population : 10 204."

Il fronça les sourcils. Le "4" semblait avoir été repeint récemment, un peu trop frais comparé aux autres lettres effacées.

La voiture ralentit alors qu'ils approchaient d'un croisement. Une silhouette se tenait immobile près de l'arrêt de bus désert. Un vieux, sans doute. Ou un clochard. Il n'en était pas sûr.Mais l'homme leva la tête. Et regarda droit vers lui.

Pas un regard vide. Un regard… attentif. Comme s'il savait déjà qui était Léo.

Un frisson lui remonta la nuque.

Il se frotta les bras.

— T'as froid ? demanda sa mère.— Non, mentit-il.

Ils quittèrent la route principale pour s'engouffrer sur un chemin isolé, bordé d'arbres immobiles.La maison apparut au bout de quelques minutes : un bâtiment étrange, anguleux, fait de verre et de pierre sombre, posé comme une anomalie au milieu de la forêt.

— Voilà, dit son père, un sourire fier au coin des lèvres.— Notre nouveau départ.

Léo descendit de la voiture. Il leva les yeux vers les arbres, et crut entendre, juste un instant…Un bruissement qui n'appartenait pas au vent.

Quelque chose… ou quelqu'un… observait.

Silencieux.Comme lui.